J'ai hérité de 50k€ de papi et je ne sais pas si je dois être sage ou fou
La newsletter qui tourne vos dilemmes de riches en (petites) leçons de vie. Pas encore riche ? Patience… (Le samedi, on sort le second degré, c’est week-end !)
1. L’anecdote du jour : l’héritage, entre rêve et raison
Paul, 32 ans, vient de recevoir un joli coup de pouce du destin : un héritage de 50 000 € légué par son grand-père. Un homme sage, économe, toujours soucieux de transmettre un patrimoine solide.
Sauf que Paul, lui, est tiraillé. Une petite voix lui dit :
"Mec, rembourse une partie de ton prêt, c’est le choix responsable."
Mais une autre, beaucoup plus enjouée, s’exclame :
"Bora Bora ! Tu sais combien de TikToks ont prouvé que c’est le paradis sur terre ? Imagine-toi sur pilotis, cocktail à la main, pendant que tes potes galèrent au bureau."
Dilemme classique : être raisonnable ou succomber à l’appel des eaux turquoises.
2. Les avis non sollicités : chacun a son avis (et ses priorités)
Lucie, l’épouse ultra responsable à qui on ne cache rien de ses revenus car on est un mec moderne :
"Écoute, c’est une occasion en or pour diminuer notre crédit. On économiseras des intérêts et on sera plus serein financièrement. Bora Bora, ça peut attendre. On la fera cette lune de miel, un jour"
Jérôme, le pote en mode YOLO :
"Mec, 50K c’est un signe du destin. Ton grand-père aurait voulu que tu vives ! Fais honneur à son souvenir, prends un aller simple et on se retrouve là-bas."
Tonton Bernard, expert en regrets tardifs :
"J’ai fait l’erreur de ne jamais voyager quand j’étais jeune. Aujourd’hui, j’ai un pavillon payé… et une arthrose qui m’empêche de bouger. Réfléchis bien, mon garçon."
3. L’avis du conseiller en gestion de fortune : que dit la raison ?
Avant de tout claquer en perles de Tahiti, faisons le point sur les options :
Rembourser une partie du crédit immobilier
Diminuer son capital restant dû, c’est réduire le poids des intérêts à long terme.
Selon le taux de ton prêt, l’impact peut être plus ou moins significatif (avec un taux très bas, ça vaut peut-être moins le coup).
Mais attention aux pénalités de remboursement anticipé ! Toujours vérifier avant de foncer.
Investir une partie de l’héritage
Plutôt que tout rembourser ou tout dépenser, pourquoi ne pas investir intelligemment ?
SCPI, assurance-vie, ou tout autre placement qui peut faire fructifier ce capital pour financer tes voyages futurs sans te priver maintenant.
Se faire plaisir sans tout dilapider
Un petit voyage, pourquoi pas ? Mais pas forcément en version "je pars six mois et je reviens fauché".
L’idée, c’est de trouver un équilibre : un souvenir inoubliable sans compromettre l’avenir.
4. Et si on mixait les deux ?
Après réflexion, Paul a tranché :
30 000 € pour rembourser une partie de son prêt (histoire de calmer Lucie).
15 000 € placés pour l’avenir (parce qu’on n’est pas à l’abri d’un nouveau projet).
5 000 € pour un beau voyage (sans aller jusqu’au bungalow hors de prix, mais assez pour kiffer).
🚨 Plot twist : le cadeau surprise
Paul pensait bien faire en utilisant son héritage pour rembourser son crédit immobilier commun. Après tout, être responsable, c’est bien, non ? Sauf que personne ne lui avait expliqué une subtilité juridique qui change tout : en remboursant un prêt commun avec son argent personnel, il venait involontairement d’offrir une jolie somme à Lucie, sa femme.
Pourquoi ?
Parce que dans leur régime matrimonial par défaut (la communauté réduite aux acquêts), l’héritage est un bien propre, donc 100 % à lui. Mais une fois injecté dans un actif commun (comme leur prêt immobilier), il devient un cadeau à la communauté. En clair, Paul ne rembourse pas juste sa part du crédit, il allège aussi celle de Lucie. Et si un jour leur histoire tourne au vinaigre, elle pourra partir avec une part du bien qu’il a financé en partie avec son propre héritage.
🎶 Oui, mais Paul et Lucie c’est pour la vie ! 🎶
Bon, pour Paul, grand bien lui fasse, je n’ai rien contre l’optimisme conjugal. Croire à l’amour éternel, c’est beau, et ce n’est pas mon rôle de jouer les rabat-joie. Mais mon rôle, justement, c’est de lui donner toutes les cartes en main avant qu’il prenne une décision qui pourrait lui coûter cher.
Un bon accompagnement patrimonial, ce n’est pas juste valider des virements, c’est s’assurer que chaque choix est éclairé et que ses arrières sont protégés. Parce que si l’amour dure toujours, les finances, elles, aiment qu’on les anticipe.
Si Paul avait consulté un ingénieur patrimonial avant de dégainer son virement, il aurait pu faire autrement :
Et son banquier, pourquoi il ne lui a rien dit ?
En théorie, Paul pourrait être tenté de reprocher à son banquier de ne pas l’avoir mis en garde, mais juridiquement, la banque n’a pas d’obligation de conseil sur ce point précis.
Pourquoi ?
Le rôle du banquier est limité
Le banquier est là pour exécuter les instructions de son client, pas pour lui donner des conseils patrimoniaux ou matrimoniaux. À moins que Paul ait explicitement demandé un avis sur les conséquences juridiques et fiscales de son remboursement anticipé, la banque n’avait pas à le prévenir.L'obligation de conseil ne couvre pas tout
Un banquier doit informer son client des modalités du prêt (taux, pénalités de remboursement, etc.), mais pas forcément des conséquences patrimoniales d’un remboursement avec un héritage.
En revanche, s’il avait consulté un ingénieur patrimonial ou un notaire, eux auraient dû le prévenir.
Seule exception : une faute manifeste
Si le banquier avait affirmé à Paul que rembourser avec son héritage n’avait aucun impact juridique, il aurait pu être tenu responsable pour manque d’information ou faute professionnelle. Mais dans ce cas, il aurait fallu que Paul prouve que la banque lui a donné une information erronée.
Conclusion : Paul peut râler, mais pas attaquer
S’il veut éviter que son erreur lui coûte cher en cas de séparation, Paul a encore une carte à jouer : prouver qu’il a utilisé son argent personnel et demander une récompense à la communauté (mais encore faut-il qu’il ait gardé une traçabilité claire des fonds).
Bref, avant de faire un gros virement sur un prêt commun, un petit rendez-vous avec un conseiller patrimonial, ça peut éviter des (mauvaises) surprises… et des cadeaux involontaires.
En gros, Paul voulait la paix du ménage, et il s'est retrouvé à faire un don involontaire à Lucie. Oopsie 😅 même si ça fonctionne bien.
📚 La minute "si j'avais su..."
Alors comment Paul aurait pu éviter ce petit faux pas financier ? Anticiper :
✔ Soit exiger une “récompense” : un mécanisme qui permet de récupérer sa mise en cas de séparation.
✔ Soit placer l’argent à son nom et voir ensuite comment l’utiliser intelligemment.
Option 1 : La famous "récompense"
Non, on ne parle pas de cookies 🍪
C'est un truc légal qui dit "Hé, si on se sépare, je récupère ma mise"
Comme un contrat de mariage, mais en version mini
Option 2 : Le placement perso
Tu gardes TES sous dans TON coin
Tu réfléchis APRÈS à comment les utiliser
Bonus : ça fait un matelas de secours si besoin
Moralité ? On peut concilier plaisir et gestion patrimoniale sans tomber dans l’un ou l’autre extrême. Un héritage, c’est avant tout une opportunité… encore faut-il bien la gérer !
Et toi, si tu recevais 50 000 €, tu ferais quoi ?
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